achetées Une entreprise enregistre les charges et les produits en comptabilité. Le résultat comptable de l’exercice est égal aux produits moins les charges. Pour passer du résultat comptable au résultat fiscal, assiette de l’impôt, certaines charges doivent être réintégrées car elles ne sont pas déductibles d’un point de vue fiscal. Quelles charges sont déductibles ? Quelles charges ne le sont pas ? Vous saurez tout en lisant cet article.

1. Charges déductibles : Quelles sont les règles ? 

Au terme de chaque exercice comptable, l’entreprise doit calculer le montant de son résultat fiscal avant de le transmettre à l’administration fiscale.

Certaines des charges engagées par l’entreprise et constatées en comptabilité sont déductibles de ce résultat.

Mais pour pouvoir déduire des charges, ces dernières doivent obéir à certaines règles :

  • être engagées dans l’intérêt direct de l’exploitation et se rattacher à la gestion normale de l’entreprise ;
  • correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes ;
  • être comprises dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées.

2. Quelles sont les conditions de déduction des charges ? 

Les dépenses sont déduites sur la base de leur montant réel.

Cependant, par exception, certains frais peuvent être évalués forfaitairement. C’est le cas par exemple des frais correspondants aux dépenses de véhicules. Certaines professions bénéficient également de régimes spécifiques leur permettant d’évaluer forfaitairement certains frais.

Exemple des principales charges déductibles du résultat fiscal : 
  • achat de matières premières pour une activité de production ;
  • achat de produits en vue de leur revente, pour une activité commerciale ;
  • intérêts rémunérant les avances en comptes courants des associés, actionnaires ou dirigeants de la société ;
  • frais de déplacement ;
  • frais de repas ;
  • petit matériel ;
  • fournitures de bureau ;
  • frais postaux ;
  • frais de téléphone ;
  • frais de documentation ;
  • frais bancaires ;
  • frais d’actes et de contentieux ;
  • frais de publicité ;
  • cotisations versées à des ordres ou syndicats professionnels ;
  • frais de formation professionnelle : frais d’études, cours ou stages de perfectionnement, frais de préparation et d’impression d’une thèse de doctorat, etc. ;
  • télétransmission des feuilles de soins par les professions médicales ;
  • dépenses vestimentaires nécessaires par l’exercice de la profession (robe d’un avocat ou blouse d’un médecin par exemple) ;
  • les cadeaux d’affaires, dans le cadre d’un usage proportionné.

 ⚠ Attention, certaines dépenses ne doivent pas dépasser certains seuils ou doivent remplir certaines conditions pour être déductibles. 

 

 

3. Quelles charges ne sont pas déductibles ? 

Les charges non déductibles peuvent être d’exploitation, financières ou exceptionnelles. Certaines charges doivent également être réintégrées fiscalement car leur montant est trop élevé.

3.1 Les charges d’exploitation non déductibles

Les principales charges d’exploitation non déductibles sont : 

  • certaines provisions, par exemple les provisions pour engagement de retraite ou pour licenciement économique ;
  • le coût d’acquisition de la clientèle ;
  • la redevance de crédit-bail, la location de véhicules de tourisme ou l’amortissement de véhicules de tourisme inscrits à l’actif en fonction de leur date de mise en circulation et de leur émission de CO2 ;
  • les dépenses considérées comme luxueuses : chasse de loisirs, pêche non professionnelle, achat ou location de résidence de plaisance, de yacht et de bateau de plaisance, etc.
  • les sommes versées à titre de droits d’entrée ou pas-de-porte si, additionnées aux loyers, elles présentent un total excédant le loyer normal du local ;
  • l’avantage en nature lié à l’utilisation privative de tout ou partie d’un immeuble inscrit à l’actif de l’entreprise par l’exploitant individuel à titre gratuit ;
  • les primes d’assurance relatives à des contrats portant sur des personnes qui ne répondent pas à la définition de contrats d’assurance « homme clé » et primes relatives à certains contrats d’assurance-vie ;
  • certains impôts et taxes :  impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés, etc. ;
  • la taxe foncière afférente à un immeuble non inscrit au bilan ;
  • la CSG et CRDS pour la part non déductible ;
  • la taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) ;
  • la taxe annuelle sur les bureaux en Ile-de-France ;
  • la rémunération de l’exploitant individuel non salarié et des associés de sociétés de personnes ;
  • les allocations forfaitaires pour frais de représentation et frais de déplacement, si elles ne sont pas additionnées aux salaires et entraînent une rémunération excessive en comparaison avec les salaires pratiqués dans la même branche d’activité.

3.2 Les charges financières non déductibles

Les charges financières ci-dessous ne sont pas déductibles :

  • les intérêts sur emprunts et agios sur découverts, si le compte de l’exploitant est débiteur ;
  • la fraction des charges financières des sociétés soumises à l’IS si le montant total des charges financières nettes excèdent le montant le plus élevé entre 3 millions d’euros et 30 % du résultat avant impôts, intérêts, dépréciations et amortissements.

 

3.3 Les charges exceptionnelles non déductibles

Certaines charges exceptionnelles ne peuvent être déduites, comme :

  • les pénalités et amendes infligées par une autorité administrative (ex : Urssaf, DGFIP, DGCCRF, douanes) ; 
  • les dons versés à des partis politiques ou dépenses de mécénat au profit de certaines œuvres, car ils sont éligibles à une réduction d’impôt ;
  • les rappels d’impôts qui concernent des impôts non déductibles ;
  • les abandons de créance à caractère commercial, s’ils ne répondent pas à l’intérêt de l’exploitation ;
  • les abandons de créance à caractère financier.

 

 

3.4 Les charges non déductibles car leur montant est trop élevé

 Certaines charges déductibles peuvent ne plus l’être lorsqu’elles deviennent excessives, c’est-à-dire lorsqu’elles dépassent certains seuils ou ne remplissent pas certaines conditions. Il peut s’agir par exemples :

  • des cadeaux d’affaires (vins, chocolat, livres, places de concert, stylos, etc.) offerts par l’entreprise à ses clients ou fournisseurs, dans le cadre de leurs relations d’affaires : si leur valeur d’acquisition est disproportionnée par rapport à la réalité de la relation commerciale ou à l’usage de la profession, elle ne pourra pas être déduite ;
  • des dépenses de parrainage si le nom ou le sigle de l’entreprise n’apparaissent pas et/ou que les dépenses sont excessives au regard du chiffre d’affaires ;
  • des frais de personnel et charges sociales, s’ils sont d’un montant exagéré eu égard au travail effectivement fourni ;
  • de la participation des salariés aux résultats et primes d’intéressement, si les accords de participation ou d’intéressement ne remplissent pas les conditions légales (caractère collectif et aléatoire) et/ou s’ils ne sont pas déposés auprès de la direction départementale du travail ;
  • des jetons de présence (rémunération des administrateurs, membres du conseil d’administration ou de surveillance) s’ils dépassent un plafond de 5 % (moyenne annuelle des cinq personnes les mieux rémunérées si l’effectif de l’entreprise est inférieur à 200 salariés, ou des 10 personnes les mieux rémunérées si l’effectif dépasse 200 salariés) x nombre d’administrateurs. Si l’entreprise emploie moins de cinq salariés, la déduction est limitée à 457 € par administrateur. 

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